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Publié le mardi 28 avril 2020

Karakoram Ski Expédition 2006 et 2008

Chers amis du club,

Une dernière fois (c’est promis), je vous adresse en guise de plaidoyer pour la rando une invitation à partager les souvenirs d’une expédition lointaine.


C ’est un hymne à la liberté; le désir de briser les barreaux du confinement.

J’aimerais vous faire partager une aventure exceptionnelle où l’autonomie totale procure une fantastique impression de liberté, à l’heure où il faut remplir un papier pour tourner autour de sa maison!

 

Karakoram Ski Expédition  2006 et 2008

Je suis allé me frotter aux glaciers géants du Karakoram, dans l’Himalaya pakistanais. Nous sommes là dans la chaîne de montagnes la plus sauvage au monde.

Le glacier Biafo-Hispar constitue l’une des plus longues étendues glaciaires hors régions polaires.C’est en 1939 que Eric Shipton entreprit la cartographie de ces énormes étendues glaciaires.

Le challenge consistait à effectuer une boucle glaciaire de 130km qui s’enroule autour du Baintha Break (7285m), surnommé l’Ogre. Le passage du col de Skam La (5700m) fut la principale difficulté hormis l’autonomie totale.

Ces  endroits peuvent être vus sur Google Earth.

La progression s’effectue en skis de randonnée munis de peaux de phoques pour l’adhérence  (rassurez-vous, c’est du synthétique);  nous tirons une pulka, sorte de traîneau bâché qui contient tout l’équipement (tentes, vêtements, réchaud, combustible et provisions); le tout pèse 60 kg.

Vol Paris-Islamabad; jeep pour Skardu, capitale du Baltistan; puis nous remontons la vallée de Bradlu par une piste très escarpée et arrivons à Askolé à 3000m.
C’est le point de départ du raid où nous recrutons nos porteurs; sans eux nous ne pourrions pas approcher le glacier.

Nous entamons la phase de trek durant plusieurs jours et chaussons enfin les skis sur le glacier de Nobande Sobande; nous sommes à 4300m. Les porteurs peuvent afin repartir; la nuit le thermomètre descend à -10° dans la tente.

A partir de là nous sommes en autonomie complète,chacun avec sa pulka.

Pendant plusieurs jours le glacier est lisse; nous progressons que de 10km par jour.
Nous arrivons en vue de la difficulté majeure, le franchissement du Skam La (5700m).
La pente est impressionnante (50°) sur 250m; on descend les pulkas avec des cordes jusqu’à une lèvre de rimaye puis c’est à  notre tour de descendre en rappel (fastoch).
On reprend les pulkas et nous descendons jusqu’à Snow Lake; que du bonheur.
C’est un plateau d’altitude aux ambiances antarctiques, un vaste névé à partir duquel se forment les glaciers de Biafo et Hispar; l’épaisseur du glacier est estimée à plus de 1000m..

Nous prenons une journée de repos au camp; le jour il fait chaud et nous devons mettre nos duvets sur les tentes pour nous protéger du soleil. On entretient le matériel qui souffre; en effet sur nos pulkas nous fixons des capteurs solaires pour alimenter nos divers appareils lecteur MP3, téléphone  satellitaire; nous arrimons aussi sur les pulkas de grosses poches en plastique noir qui nous fournissent de l’eau à partir de la neige fondue.
On entretient nos réchauds qui se bouchent souvent.
La nuit la température descend à -15°
Les moments les plus pénibles sont le souper et le petit déjeuner: en effet pour absorber notre nourriture lyophilisée nous devons faire fondre la neige et chauffer l’eau; il faut faire une vaisselle sommaire pour le lendemain matin. Nous n’avons qu’une hâte se mettre dans nos sacs de couchage. A midi le pique-nique est plus simple.
Nous devons prendre 5000 calories par jour.

Le second jour au camp nous avons l’agréable surprise d’avoir un largage de coca par hélico.
Ce sont des militaires pakistanais.
Les montagnes de cette région sont gardées par les armées indiennes et pakistanaise qui dépensent des milliers de dollars par jour.

Puis vient la descente sur le glacier Biafro jusqu’à la fin de la neige et retrouvons les porteurs à Mango: le timing a bien fonctionné. Le soir nous partageons nos provisions: chapatis contre bolinos. Longue journée de marche (10h) pour atteindre Askole. Passage chez le barbier pour quelques roupies.

Nous quittons nos porteurs sympathiques et dévoués que nous gratifions de cadeaux utiles.

Retour en jeep pour Skardu où nous attendons un vol intérieur qui nous évite 2 jours de pistes.
Le commandant nous invite Georges, un ami suisse et moi dans la cabine de pilotage: il nous fait survoler le Nanga Parbat, un 8000m : Very nice; thank you Sir.

Une aventure magnifique.
Pierre


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