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Publié le samedi 11 avril 2020

Aujourd’hui je vous emmène sur le kutch au Pakistan

I had a dream !  Sur les chemins, j’étais avec Joëlle, Jean-Pierre, Denis, Nicole, Gérard’ (Paulette et Sébastien !). Nous marchions vers une ferme-auberge d’où s’échappait une bonne odeur de choucroute et de fumée de hêtre. La rando nous avait mis en appétit, le riesling allait couler.
Je me suis réveillé et vous n’étiez plus là.

Je dois vous dire que vous me manquez, ainsi que nos sommets vosgiens.

Pour vous maintenir en forme et vous distraire j’ai pensé à vous faire partager quelques moments forts de mes expéditions lointaines. Pierre.

 

Aujourd’hui je vous emmène sur le kutch au Pakistan. (30jours)

Automne 2006, j’ai eu la chance de participer à la transhumance des Shimshalis, en compagnie de mon ami Pierre Neyret guide de haute montagne spécialiste du Pakistan.

Chaque année au mois d’octobre, l’hiver arrive sur les hauts pâturages de Shimshal. Le Pamir, nom donné aux grands alpages du col, se couvrira de neige et les 100 femmes qui veillent sur un troupeau de yacks, chèvres et moutons (plus de 6000 têtes) se préparent à redescendre à leur village; c’est le "kutch" la grande transhumance. Au delà des gorges insondables et des cols vertigineux, Shimshal est un bout du monde où les femmes wakhi veillent sur les plus grands troupeau du Karakoram.

Dès notre atterrissage à Islamabad, nous empruntons la Karakoram Higway qui suit la gorge de l’Indus. C’est une route dangereuse dans une zone sismique où les routiers réparent leurs camions sur place : hallucinant. Puis une fois arrivé à Hunza, en jeep nous pénètrons dans un profond canyon taillé au pied d’une paroi de plusieurs milliers de mètres de hauteur. Enfin, nous arrivons à Shimshal (3365m). Nous sommes chez des ismaéliens, dont le leader est l’Aga Khan, qui prêche un islam modéré et tolérant et encourage l’éducation des femmes.

Nous entamons notre premier jour de trek dans une ambiance extraordinaire; le sentier est taillé dans des flancs vertigineux de l’impressionnante gorge de la Pamir-itang. Le soir nous avons du mal à monter la tente tant le terrain est rocheux. Après plusieurs jours, nous arrivons au hameau d’alpage  de Shujerab. Près de 60 "maisons", en fait des huttes en pierres abritent les femmes qui passent 5 mois de l’année dans ce bout du monde à veiller au patrimoine vital du village : le troupeau. Après quelques jours passés dans les alpages, c’est le départ du Kutch, mot Wakhi désignant la transhumance.

Nous aurons à franchir deux cols. Le Shasmirk pass (4560m) offre la plus belle vue sur la barrière de 7000m. Nous remontons péniblement le raide sentier qui mène au col de Uween-o-sar, 4650m. Nous descendons avec nos porteurs pour camper dans la plaine de Zadgarben, vaste plateau d’altitude enserré de pics de marbre qui encadrent les sommets englacés de l’Hispar Himal; la nuit la température descend à moins 15°.
Pour passer la rivière les porteurs construisent un pont de branche; il faut attendre les yaks chargés de fromages d’alpage et tous les bagages.

Une cérémonie fête le retour au village; les femmes ont revêtu de beaux vêtements, les hommes les accueillent d’un baiser de main délicat.

Ce fut une découverte majeure, immersion culturelle et humaine incomparable avec une poignée de Shimshalis adorables fiers de nous faire explorer leur territoire.

Pierre

"Délaisse les grandes routes, prends les sentiers." Pythagore


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